Bio

Bio - Nicolas Philibert

« Je n’ai jamais décidé de devenir documentariste, c’est-à-dire de camper une fois pour toutes à l’intérieur d’un espace donné. D’ailleurs je déteste ce mot : documentariste. Il vous enferme. Il contribue à dresser une frontière autour d’un genre qui n’a jamais cessé d’évoluer et dont chacun connaît au contraire la porosité, la variabilité des tracés, les liens presque consanguins qu’il entretient avec celui qu’on lui oppose toujours, celui de la fiction, tant il est vrai que les images sont moins fidèles au « réel » qu’aux intentions de celles et ceux qui les produisent. Mais il se trouve que mon premier film était un documentaire, que le faire m’a donné envie d’en tourner un autre, puis un autre… et ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui. » (N.Philibert)

Nicolas Philibert est né à Nancy en 1951, a grandi à Grenoble et vit à Paris depuis l’âge de 20 ans. Après des études de philosophie il se tourne vers le cinéma et devient assistant-réalisateur, notamment auprès de René Allio et Alain Tanner.

En 1978, il co-réalise avec Gérard Mordillat un premier long-métrage documentaire, La Voix de son maître, dans lequel une douzaine de patrons de grands groupes industriels (L’Oréal, IBM, Thomson, Elf…) parlent du pouvoir, du commandement, de la hiérarchie, des syndicats… esquissant peu à peu l’image d’un monde dominé par la finance.

De 1985 à 1987, il signe plusieurs films de montagne et d’aventure sportive pour la télévision. Cette parenthèse refermée, il se lance dans la réalisation de longs métrages documentaires qui seront tous distribués en salles, à commencer par La Ville Louvre (1990), dans lequel, pour la première fois, un grand musée dévoile ses coulisses à une équipe de cinéma.

Suivent Le Pays des sourds (1993), Un animal, des animaux (1995), La Moindre des choses (1997) – à la clinique psychiatrique de La Borde – ainsi qu’un film-essai avec les élèves de l’école du Théâtre National de Strasbourg : Qui sait ? (1998)

En 2001, Nicolas Philibert tourne Être et avoir, sur la vie quotidienne d’une école « à classe unique » dans un petit village d’Auvergne. Ce film connaîtra un immense succès en France et dans le monde entier.

Avec Retour en Normandie (2007), il revient sur les traces d’un autre film, tourné trente ans plus tôt par le cinéaste René Allio, avec des paysans dans les rôles principaux : Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère…. Alors jeune assistant-réalisateur, Nicolas Philibert avait passé trois mois à les recruter, de village en village, de ferme en ferme…

Avec Nénette (2010), tourné à la Ménagerie du Jardin des Plantes à Paris, il nous entraîne dans un étrange face à face avec la doyenne des lieux : une femelle orang-outan, en captivité depuis 37 ans.

Dans La Maison de la radio (2013) il plonge au cœur de Radio France, à la découverte de ce qui échappe habituellement aux regards : les mystères et les coulisses d’un media dont la matière même, le son, reste invisible.

De chaque instant,  tourné au sein d’un Institut de Formation en Soins Infirmiers, sort sur les écrans en 2018.

Depuis une quinzaine d’années, plus de 120 hommages et rétrospectives de ses films ont été organisés de par le monde, du British Film Institute (Londres) au MoMa (New York), en passant par Bombay, Calcutta, Damas, Séoul, Tokyo, Pékin, Shanghaï, Sidney, Melbourne, Moscou, Varsovie, Zagreb, Berlin, Milan, Vienne, Amsterdam, Helsinki, Vilnius, Copenhague, Edinburgh, Lisbonne, Madrid, Thessalonique, Barcelone, Tel Aviv, Mexico, Bogota, Santiago, Buenos Aires, Sao Paolo, Chicago, Berkeley, Harvard, Montréal…